Les chroniques de Figerna

Le 23 mars, première année:

J'ai beaucoup de mal à comprendre ce qui m'arrive ces derniers temps. D'abord il y a eu cette réaction incontrôlable que j'ai eue il y a trois semaines face à ces soldats Figerniens, et depuis, à chaque fois que je me retrouve seul, je suis pris par des élans de colère inexplicables et je me mets à frapper sur tout ce que je trouve. Je crois que petit à petit, je me déteste de plus en plus, j'ai à la fois envie de me tuer et le désir de rester vivant. Hier encore, mes «pulsions» m'ont causé une blessure à la main en frappant sur un reste de miroir qui traînait. Je n'ai pu me soigner qu'avec un pansement de fortune fait de morceaux de tissus que j'ai ramassés et lavés.
Quant à Eldna, je la vois lorsque c'est possible, elle reste malgré tout une militaire au service de Garzsenna, et si jamais on me trouve en sa compagnie, on va sûrement me tuer. Je me suis libéré de mon armée, mais je dois vivre comme un clandestin. Si seulement le Shrinnil pouvait me laisser passer leur frontières. Mais elles sont toutes fermées.
Je reste la plupart du temps cloîtré entre les murs d'un immeuble à moitié détruit, j'évite de sortir dans les rues, je suis libre, mais je reste prisonnier dans une cage en béton. J'essaie de me retenir, d'éviter de cogner la première chose qui me tombe dessus, mais c'est difficile. Une petite ouverture me laisse passer un peu de lumière du soleil, ce qui me permet d'avoir un peu de lumière au cours de la journée.

Tous les soirs, Eldna arrive avec une lanterne et un peu de nourriture pour moi. La veille, elle m'avait vu en train de faire mon bandage après avoir brisé le miroir. Elle a tenté de me faire sourire en disant:
«Un miroir brisé...Sept ans de malheurs.»
Malheureusement pour elle, je n'ai pas eu la moindre réaction. Je n'avais pas du tout le coeur à rire, et je ne voulais pas réagir avec colère en disant que ça fait plus de huit ans que je souffre. Je suis resté silencieux devant elle, en train d'enrouler calmement mon pansement:
«Excuse-moi, dit-elle, je pensais pouvoir te tirer un sourire.
-Ce n'est pas toi, c'est moi...J'ai complètement perdu les sens de joie et de bonheur depuis longtemps. Je n'ai rien fait de particulier à part tuer au cours de ces deux dernières années. Je n'ai plus de sentiments.
-Allons, je suis sûr qu'il doit te rester encore quelque chose de bon en toi.
-J'en doute. A part de la colère envers ceux qui ont fait de moi le monstre que suis, je ne vois pas ce que j'ai de bon.
-Si tu étais vraiment un monstre, je pense que tu m'aurais tuée. Si tu étais VRAIMENT un monstre, tu n'aurais pas eu d'états d'âmes lorsque tu as tué cette Garzsénienne au combat. Tu n'aurais pas non plus pleuré la mort de ton ami, ni la disparition de ton frère. Tu n'est pas en colère, tu est juste triste.»
Elle s'accroupit et posa sa main sur mon épaule:
«Je fais ce que je peux pour atténuer tes pleurs, mais il faut que tu refoules ton passé si tu veux vraiment que les choses aillent mieux. Je sais que c'est dur, tu as peut-être des souvenirs indélébiles que tu n'arrives pas ou bien que tu ne veux pas oublier. Mais c'est la seule solution que je puisse te proposer.»
Je retenais mes larmes pour ne pas pleurer devant elle...Oublier son passé. Comme si c'était si aisé. Pendant que j'errais dans mon mutisme, elle me prit ma main et en enleva le bandage:
«Attends, je vais soigner ça.»
Elle posa sa main sur le dos de la mienne puis récita quelques incantations. Une douce lumière recouvrit ma main et une chaleur apaisante se diffusa à travers celle-ci. La blessure avait en partie cicatrisé, elle saignait encore un peu:
«Je suis désolée, je ne suis pas une excellente magicienne.
-Ce n'est pas grave. Je te remercie de m'avoir atténué la blessure, c'est toujours ça de pris.»
Puis je reprends les bandes de tissu et je me refais un pansement. La nuit tombe et je m'apprête à me coucher, alors que Eldna se prépare à partir, elle hésitait à sortir:
«Un problème?
-Je n'ai pas envie de retourner au camp ce soir.
-Et pourquoi?
-Moi aussi je suis lasse de combattre, de soigner des civils dont le nombre de blessés s'accroisse de jour en jour, en sachant qu'il n'y a aucun espoir de les sauver. Chaque jour je vois des centaines de gens mourir moi aussi, et je ne peux m'empêcher de m'attrister sur leur sort.
-En y réfléchissant, tu n'est pas si différente que moi. A la différence que toi tu ne tues pas...Et si tu veux...Tu peux rester ici ce soir.»

Eldna accepta ma proposition avec un peu d'hésitation, mais elle préférait tout de même ça au camp militaire. Je lui ai cédé mon «lit» fait d'un matelas qui traînait dans les décombres et d'une couverture dont les bords sont entamés par les mites. Quant à moi, j'ai pris mon manteau, je m'en suis servi comme d'une couverture, et je me suis couché par terre.

Hé ben, la pause fut courte

Heureuse d'avoir la suiite

Oui, je comprends, le pauvre

Oh, elle est trop chouette

Oui, elle l'a quand même bien aidé :58:

Oh, oh, le gentleman

~Dita*~ a écrit:

Hé ben, la pause fut courte

Je sais. (Il faut pas le dire, mais je prends en cachette des trucs illicites pour trouver l'inspi. Mais chuuuuuuuut...Il faut pas le dire)





























Vous y avez cru hein?

J'ai bien aimé lire ce poste et comme toujours ça était un régale pur, le seul problème: c'est toujours court (maintenant j'arrive a comprendre pourquoi j'arrive pas cerner tes idées)
Mais bon, continu..j'y arriverai un jour ou l'autre.

[quote=Etienne]Je sais. (Il faut pas le dire, mais je prends en cachette des trucs illicites pour trouver l'inspi. Mais chuuuuuuuut...Il faut pas le dire)......................Vous y avez cru hein? [/quote]

Perso personne ne me prouve le contraire, donc je ne sais pas si je dois te croir ou non...Mais il faudra que le sel fleurit pour qu'on puisse trouver ce genre de "trucs illicites"...ça devient compliqué....

Je plaisantais évidement. Je suis déjà assez barje, je n'ai pas besoin de prendre des trucs supplémentaires. Déjà que j'habite un coin paumé en France, si je trouve ce genre de trucs c'est le bout du monde.

Ensuite le chapitre est encore court à ton goût, mais dit-toi que c'est la qualité qui compte et pas la quantité.

Citation :

Je plaisantais évidement. Je suis déjà assez barje, je n'ai pas besoin de prendre des trucs supplémentaires. Déjà que j'habite un coin paumé en France, si je trouve ce genre de trucs c'est le bout du monde

Et que tout est possible...Je ne peux rien négliger.

Citation :

Ensuite le chapitre est encore court à ton goût, mais dit-toi que c'est la qualité qui compte et pas la quantité

Qui a dit que je cherchais la quantité? Bien sûr comme chaque être humain, je cherche la quantité ET la qualité. Mais entre nous je doute fort que tu puisse faire un mauvais poste donc...

Moi, la quantité, ça me va

Mdr, le coin paumé de la France :58:
T'as pas de chance mon pauvre :41:

~Dita*~ a écrit:

Mdr, le coin paumé de la France :58:
T'as pas de chance mon pauvre :41:

Je vis dans une commune d'une dizaine de milliers d'habitants, je préfère amplement ça plutôt que vivre dans une grande ville.

Au moins, tu dois avoir du Bon Air là-bas
Moi, je ne vis pas vraiment dans une ville non plus, mais, ce n'est pas un village non plus

Le 25 avril, première année:
Un mois s'est écoulé, et entre temps, des soldats Figerniens ont eu le temps de pénétrer dans Garzsenna, très probablement dans le but de me trouver. Mais je trouve encore le moyen de me débarrasser d'eux en évitant de commettre une tuerie comme la dernière fois. Tout est dur pour moi en ce moment. Eldna a réussi à convaincre ses supérieurs et à me faire tolérer par la population et l'armée Garzsénienne, je peux donc à nouveau sortir de ma planque sans prendre le risque de me faire tirer dessus. Mais malgré tout, beaucoup de personnes m'évitent, et me voient encore plus comme un ennemi que comme un repenti. A chaque fois que je veux porter de l'aide, je suis rejeté par les autres. A leur yeux, j'étais, je suis, et je resterais un paria.
Je passe le plus clair de mon temps à errer dans les rues de la cité de Garzsenna, avec rien d'autre à faire que regarder le spectacle qui se déroule sous mes yeux. Rester inactif comme ça me déprime, je continue de sombrer moralement...Il reste tout de même bien Eldna qui tente quelquefois de remonter le moral. Hier encore elle m'a trouvé alors que je m'étais «isolé» dans les ruines d'un vieux quartier de la cité:
«Qu'est-ce que tu fais ici?dit-elle. Je te cherche partout.
-Je voulais être seul.
-Encore un coup au moral c'est ça?
-Ouais...Je ne sais pas quoi faire, j'essaye d'aider mais je suis constamment rejeté. Alors je me retire et je m'isole afin de ne déranger personne. Mais ça ne m'aide pas...Loin de là.
-Etienne, la plupart des gens ici réagissent face à Figernien comme si chez toi la population réagissait face à un Garzsénien. C'est logique. En temps normal tu serais mort depuis bien longtemps.
-Ma survie je te la dois c'est un fait. Mais est-ce que ma fuite valait vraiment le coup maintenant que je suis au regard de tous un paria?
-Si tu tenais à faire le repenti devant tout le monde, tu t'est lourdement trompé. Aller à Garzsenna ne t'apporte rien d'autre qu'un constat des lieux. On est tous autant dans le bourbier qu'ils le sont chez toi. Ce que tu as vécu chez toi, les miens le vivent également ici. Comment peux-tu être aussi égoïste?»
Sur les mots d'Eldna, je fus pris d'une nouvelle «pulsion» violente et je la saisit par le col. Je ne sais pas ce qui m'arrive et je suis empli d'une colère folle:
«Égoïste?dis-je. As-tu vu ce que j'ai vécu? On m'a recruté de force alors que je n'étais qu'un enfant. On m'a endoctriné, torturé, conditionné...Aucun mot ne peut définir tout ce que j'ai subi. Peux-tu comprendre ce que l'on ressent lorsque l'on doit tuer sous la pression de son supérieur? L'angoisse de risquer sa vie à chaque seconde qui s'écoule? La tristesse de voir ceux auquel tu tiens mourir sous tes yeux alors que tu étais en mesure de les aider? Tu n'est qu'une minable réserviste, tu ne peux ressentir les émotions brutales que j'ai enduré sur le front, au cours des missions. J'ai été drogué à l'adrénaline et au sang au cours de ces dernières années, je ne suis pas en mesure d'avoir l'esprit de réflexion que peut avoir une réserviste qui est resté depuis ses débuts dans l'armée à s'occuper des civils et des blessés. Essaye de comprendre ce que je ressent avant de tirer ce genre de conclusions.»
Je relâche Eldna au sol, et tout d'un coup, je regrette mon geste d'énervement envers elle. Angoissé, je m'enfuis à travers les ruines de la ville...Les larmes aux yeux.

Un peu court je sais, mais pas bcp d'inspi en ce moment.

Ce fut un réel régale comme avec les précédant j'aime beaucoup. Personnellement je n’ai pas senti que c'était court cette fois-ci. Ça s'arrête là ou il faut
vivement la suite!!

Oh, trop triste

Oui, je pense aussi que tout est bien, si tu avais rajouté, ça aurait été un plus, ici, on a bel et bien une petite partie de l'histoire

21 Mai, première année:
Je me suis retiré de Garzsenna depuis presque un mois et mon altercation avec Eldna. Je vis principalement dans les ruines de la ville, là où personne ne vient à part quelques figerniens qui sont toujours à ma recherche. J'ai rejeté l'uniforme de soldat que je portais jusqu'à présent. A présent, mon uniforme est celui du paria, un long manteau noir , des gants de cuir, et des vêtements de la même couleur que celle de mon manteau. Je suis devenu une ombre, je me suis sabordé, j'ai enterré ma vie, et j'ai perdu toute notion de joie et de bonheur. Du moins jusqu'à hier.
En effet la veille, j'ai eu droit à une visite assez inattendue, celle d'Eldna. J'étais en train de fixer froidement le cadavre d'un figernien que je venais de mettre à terre de quelques coups d'épée, et sous la pluie, son sang coulait à travers les gravats. Elle était horrifiée à me voir comme ça, mais elle semblait si déterminée à me parler qu'elle a surmonté la vision d'effroi qui se présentait à elle:
«Etienne...
-Qu'y a-t-il? Vous voulez me tuer?»
Je me suis alors relevé, levé les bras et dit:
«Ne vous privez pas.
-Non, je ne suis pas venue pour ça.
-Si c'est pour me présenter des excuses, poursuivis-je sèchement, tu as du retard, beaucoup de retard.»
Elle n'osait rien dire, elle en avait presque les larmes aux yeux. Qu'est-ce que je pouvais dire? Aveuglé par ma rancœur et mon ego? Je l'observait froidement tentant de cacher ses larmes, mais elle ne pouvait se retenir de pleurer. Je me disais intérieurement que j'avais vraiment mal tourné ces derniers temps, pour être aussi corrosif avec elle. Pris tout d'un coup par les remords, je la prends dans mes bras pour la réconforter.
Pourquoi est-ce que je suis comme ça? Et depuis quand au juste cela a commencé? Du plus loin que je sache, depuis que je me suis enfui je crois...Les questions fusent dans mon esprit, je me perds complètement dans mes pensées. Et je finis par me dire à moi-même: «Imbécile»
Moi aussi je me rends compte trop tard que j'ai mal réagi. C'est dur à admettre, mais j'ai laissé mon ego se mettre en avant au mépris du reste :
«Allez ça suffit, dis-je à Eldna, je le reconnais, je me suis comporté comme un crétin.
-Non, c'est moi l'imbécile...Toi tu as souffert, moi je ne jamais subi rien de pire que les insultes de mes supérieurs. J'avais du mal à comprendre ta réaction, mais avec le recul, je comprends ta douleur.
-Calme-toi. Ce n'est pas la peine de chercher à se faire du mal. On est tous les deux fautifs je pense. Écoute Eldna, je sais que ça fait presque un mois que l'on s'est pris la tête, mais je pense que l'on doit se faire des excuses mutuellement.»
Eldna ne disait rien, séchant ses larmes. Elle sortit un timide: «Je suis désolée» avant de se blottir fortement contre moi.

10 juin, première année:
Je suis retourné à Garzsenna, mais je me remets à vivre à l'écart des autres. J'ai compris que la population garzsénienne ne voulait pas de moi, alors autant arrêter d'insister. Au cours de ces derniers jours, il y a quand même autre chose qui me réconforte, l'étonnante et soudaine complicité que j'ai avec Eldna. Je n'irais pas jusqu'à dire que l'on s'aime, on en est très loin, mais il y a quelque chose qui se passe entre nous deux...Mais je ne saurais pas dire quoi exactement.
Mais quoi qu'il en soit, ce n'est pas encore ça qui m'aide à refaire ma vie malgré tout. Comme je l'ai dit, les garzséniens m'ont définitivement refusé, et je ne peux plus sortir dans les rues de la ville. J'ai beau rester reclus à l'intérieur de quatre murs de béton, c'est toujours mieux que d'aller se battre sur le front. Les jours passent et jusqu'à hier, rien de particulier ne se passait.
Alors que j'errais dans cette petite pièce sombre, à l'intérieur d'un vieil immeuble dans lequel je me suis réfugié depuis mon arrivée à Garzsenna, j'entendis des coups de feu provenant de l'extérieur. Je jette un regard à la fenêtre: Je vois Eldna poursuivie par quatre figerniens armés. Sans hésiter je prends mes armes et je sors de l'immeuble en descendant les escaliers quatre à quatre afin de venir en aide à Eldna. Elle gisait au sol, blessée d'une balle dans le mollet. Je tire en l'air afin d'attirer l'attention de ces quatre enflures. Ayant obtenu l'effet souhaité, les figerniens se jettent sur moi pistolets en main. D'un geste furtif, je vide mon chargeur et les désarme tous les quatre, avant de dégainer mon épée et de me mettre à charger sur mes adversaires. J'ai agi avec une telle rapidité qu'aucun d'entre eux n'a eu le temps de riposter. Je me suis alors approché de Eldna pour voir si elle allait bien. Elle se tenait la jambe, elle fermait les yeux et était en larmes. Je la prends dans mes bras et je la porte pour la ramener à l'intérieur et la soigner.
Mais les coups de feu ont bien évidement attiré l'attention des autres Garzséniens se trouvant dans les alentours et ils ont vite accouru sur les lieux. Je me trouvait au milieu d'une dizaine de soldats armés, tenant Eldna blessée dans mes bras, qui se blottissait contre moi:
«Que s'est-il passé? Me demanda l'un des officiers.
-Quatre figerniens l'ont attaquée. Je me suis occupé d'eux.»
Ils observèrent attentivement les lieux, puis deux soldats s'approchèrent de moi et me demandèrent de leur confier Eldna pour la soigner. Alors que les soldats s'éloignaient, l'officier s'approcha de moi:
«Vous avez sauvé une des nôtres, je ne dirais rien pour cette fois. Mais à l'avenir contentez vous de rester dans votre coin et de vous tenir tranquille. Personne ne vous apprécie ici, vous le savez, vous en êtes conscient. Laissez-moi vous donner un conseil: Quittez la capitale, vous vous attirerez plus d'ennuis que vous en éliminerez.»
Puis il repartit. Quitter la cité? Pour aller où? Je ne peux retourner à Figerna, et le Shrinnil est fermé...Que faire?

Alala, effectivement que faire dans ces conditions?!...
Je suis impatiente de savoir qu'est ce qui compte faire tout en sachant que ça va être dur de se "séparer" d’Eldna
anticiper cette histoire commence a devenir très dure...Mais dans ce cas là, il ya pas vraiment 3600 solutions, et la plus évidente est bien connue.

Ouïlle, le pauvre

OooooooooOoooooooooOh, trop mignon avec le p'tit Câlin :56:

Oh, le pauvre, alors qu'il l'a sauvée